lundi 16 décembre 2013

Ecrire peut être


tentative d'écrire

Poésie Provisoire Je parle, 
je marche, j’automatise, j’exécute,
 je le fais sans y penser, 
je le pense sans le faire. 
J’écris et j’outille l'ouverture au monde, 
un peu comme j’ouvre la boîte, 
la boîte du sens, le sens en travail,
 une fermentation, un décorticage, 
écrire fait penser la langue, 
discours pour soi. 

Écrire est un acte de création répétition 
d’une réappropriation, 
d’une existence-naissance restituée. 

Écrire déconstruit et reconstruit
sa réalité, une réalité, la réalité.

La dynamique se porte en contre-coup, 
apporte une acuité, aiguise les sens, 
les sentiments, rapproche, éloigne,
fait de l'ordre, du désordre propose indispose, remet en cause, bouleverse, in-transige, retourne, détourne.

Écrire c'est fonder une pensée, 
c'est penser, organiser, trier,
mettre ensemble, découvrir des attaches,
en créer.
Notre regard, le sien, le tien, le mien,
unique, mis en valeur
devient critique par le choix
l'ouverture à la complexité :
la simplicité n'existe pas. 

Le travail est inévitable, travail comme une levure, fermentation, décomposition
même du mélange, réchauffement, transformation, augmentation (expérience, langue, mots, modes, pensées, histoire, vérité, néant, rien, vide...) puis troque,
et se modifie insensiblement
ou brusquement, saut, à cloche-pied, en courant, prise-emprise. 

L’écriture est un levier pour exercer, activer nos immobilités, une envie qui se dépasse, qui se trouve/cherche un équilibre, une marche en avant sans chemin.

Écrire est la juxtaposition inventive, nous composons notre langue du tout les jours, le quotidien et les besognes répétitives endorment : toute écriture réveille.

À chaque fois le mot n’est que la partie émergée de ce que l'on voudrait dire, petite portion. Il faut faire le pari sur ce qui est caché et livrer au masqué l'envie, la possibilité, la tranquillité de pouvoir se dévoiler.

Ce que nous écrivons n'est pas ce que nous sommes, une fraction, juste une apparence d’instant.

L’écriture est une rencontre fixée de trajectoires aléatoires, le difficile est de sortir des règles imposées, la cohabitation, l’autre, les structures où nous respirons, l'imprégnation, la rumeur du temps, l’urgent, le chant du monde.

Écrivons, usons de tous les subterfuges
pour cela, pour se quitter, pour se perdre,
pour semer, distancer et prendre la liberté
s’installer dans son quotidien, 
l’écriture ritualisée, en appuyant
cette écriture sur les résonances
journalières.

Ce n'est pas la somme des mots
connus qui fait écrire,
le déclenchement est autre,
l’origine serait l’envie, l’être en vie,
l’en-vie urgente, urgence pour se dire,
dire, bafouiller,
faire soi les mots,
décrire, s’écrire, pour se lire,
se relire, se distinguer miroir
fixe sans reflet, 
crayonné du soi en contrechamp
pour acceptation, pour survivre autre, autrement, différent,
identique, encore,
moi, je.

ouvrir les orifices stabilisés


la porte
les yeux la fenêtre
le coeur coursive fructueuses
ouvrir la peau aux parfums oubliés
reminiscences guillerettes
du passé proche du présent
incertain de l’avenir sans fin
tout se pose de guingois
en travers s’opposent les  blocs
roches pavés toiles d’araignées invisibles
slalom vertueux de l’homme
à langue fraiche
à aube douce à bruits
de clavicules agitées


mardi 15 octobre 2013

pourquoi de travers la langue


langue de travers(e)


rien n’est étranger à l’exploration du sens de la vie
et  des mots  le jeu
pour mettre à jour  l’infini de nos potentiels

construire faire naître inventer élaborer animer

l’écriture

faire spectacle  de la mise à l’écrit
sous toutes ses formes tous les supports tous les climats
 du son au texte l’élan vrai d’une langue qui expérimente l’espace et le temps
en proposant des arrêts sur image
élaborant une pensée légère et pénétrante

de l’invention d’un distance ludique parcourir
renouer avec le rire d’une création sincère

jubilation  d’une initiation
la langue de travers(e)
explore ce continent insondable
des exigences de vie

de vivre le déséquilibre du texte source
point de vue nouveau qui donne à nos pas
l’énergie de poursuivre
vivant de ses propres ressources

rayon d’action
partout sur le pays
francophone et ailleurs
et du mélange des langues
les territoires portent nos langues

fabriquer l’aptitude à réaliser la révolution textuelle
 et commencer
une babel expérimentale de la langue

en mixant couleur-profondeur histoire et présent
vision d’avenir et rêve mathématiques et poésie et science et conscience

ouvrir le sarcophages d’une littérature en tirer les semences
et profiter d’une terre nouvelle d’une vision potagère
aux exigences d’une permaculture
faire grandir la fraîche faim de nos mots
( peut-on manger sans avoir faim…)

jeudi 26 septembre 2013

ça marche : les mots ne s’usent pas

au contraire de ce que
nous expérimentons chaque jour
de ces objets périmés
parfois avant même leur utilisation

les mots n’ont pas besoin de garantie
pour nous dire leur attachement
à nos triturations

la langue de travers est un
blog d’exploration collective, coopératif
d’écriture

d’exploration du sens
sans fin renouvelé
des juxtapositions tentatives
d’extension sans mesure

des dictionnaire quotidiens
nous  fabriquons
dans nos régulières activités
nos habitudes sans joie
nos  repos sans rêve
nos rêves sans élans
nos élans sans fond
qu’ils se perdent en oublis
en des pensées d’avenir
sans fin

la langue de travers veut réveiller  les mots qui dorment
et de ceux qui en usent abusent
ouvrir l’espace  inconditionné inconditionnel
des réalités d’une écriture vivante
vivace exubérante tonifiante
chevaleresque pointue sincère
écriture constitutionnel de son existence à soi
personnelle et  totalement subjective
écriture tyrannique et franchement  ludique

la langue de travers se veut être
l’arbre abattu d’un acte de résistance à l’oppression
une prière en forêt de  Sherwood
une marche de la paix
une continent à explorer

face aux massifications  de l’industrie du livre
coincé entre le rayon boucherie et pâtisserie
jouets pour Noël et soldes de sous-vétements
hommage aux révoltés, aux sages,
aux  divisés, aux chercheurs inconnus
aux professeurs chahutés,
aux chanteurs solitaires,
aux peintres en pensées
aux écritures inconnues
à l’invisible
aux paysages dissimulé par les panneaux
publicitaires le long des voies ferrées

la langue de travers est un atelier d’écriture ouvert
à  ceux qui se respectent et
offrent à l’autre l’altérité
 d’un échange  sincère
 joyeux


la langue de travers

n’est pas
un lieu bien pensant  normatif
juste la fracture qui permet
de gouter  le parfum serin
de la création

n’est pas
le super marché des têtes
de gondole à faire vendre
des produits destinés
à faire pencher la balance commerciale
du bon coté d’une bourse sauvage

n’est pas
le bon sentiment qui fait écrire
pour ces enfants
des images pieuses et vraies
d’une réalité en papier mâchée


 n’est pas
l’extrême onction d’un acte de décès
commander dès le jour de naissance
par un société vandalisée
déshumanisée

n’est pas
le début d’une guerre littéraire
entre ceux d’avant et ceux de demain
cette guerre la
donne à manger la pâté aseptisée
des regards moribonds
d’écrivains en mal  de regards

n’est pas
un duel obscur entre la vérité et la réalité

n’est pas
ce qu’elle dit être mais ce que
les mots disent d’eux même

 n’est pas
la chansonnette retardée d’un vieillard
révolté

la langue de travers
n’est pas
autre chose
elle est cette chose






pourquoi faire tout ça

L’échange est la base de l’activité cellulaire.

En notre langue pas de différence
c’est l’échange des ondulations de nos regards
les fréquences partagées qui donnent
 à notre existence, à nos écrits
la profondeur de l’espace sidéral
des inventions humaines

des écrits la sommes à partager
 multipliée par la sommes des additions
et chacun apporte son monde
fractale organisée d’une géométrie énergétique

en travers du chemin plus loin
que les logiques commerciales
il y a l’échange gratuit
permance des mots,
des pensées
fichiers attachés du vivant
des respirations entre les mains
l’existence comme une aventure

et même devant l’écran industriel
des réalités de la planète
devant la nasse médiatique
des images imposées

la langue de travers marche au-delà
même des limites continentales
de notre cuisine à mots